II - Des métropoles en recomposition

Étude des métropoles à l’échelle locale

A- Des centres en recomposition  

Le centre-ville possède tous un skyline

Ex :  Manhattan (New York), La City (Londres), La Défense (Paris)

On y trouve le quartier des affaires ou CBD qui regroupe les fonctions de commandement dans le domaine économique et financier. Ils sont devenus la vitrine des métropoles et le reflet de leur puissance.

- Des politiques urbaines actives valorisent le centre-ville :

         - rénovation de certains quartiers vétustes

         - destruction de bidonvilles dans les métropoles du Sud (Shanghai, Mumbai….) 

         - valorisation du patrimoine

         - piétonisation grâce à une offre de transports en commun.

 

B- Une ségrégation socio-spatiale de plus en plus forte :

Activité : article du Point+ questions (voir ci-dessous)

- Les centres-villes conservent des quartiers pauvres (bidonvilles dans les métropoles du Sud, ghettos dans les villes américaines…)

Mais certains quartiers centraux près des CBD sont réhabilités de plus en plus gentrifiés*.

 Ex :Boyle Heights à Los Angeles 

- Ainsi, les catégories populaires sont de plus reléguées dans les quartiers périphériques éloignés de l’emploi ou des transports.

- En périphérie, les catégories favorisées vivent parfois dans des quartiers sécurisés appelés gated communities*. 

 

 

C- De nouveaux centres en périphérie

- La métropolisation accroit l’étalement urbain*.

- De nouvelles activités s’installent en périphérie :

         -> prix des loyers moins élevés que dans le centre

         -> réseau de transport moins saturé

         -> offrir des services à la population afin de réduire les déplacements vers la ville-centre.

=> création de villes nouvelles* par les autorités urbaines

  Formation d’edge cities*

 

 

 

 

Skyline : un paysage vertical de gratte-ciel copié sur les villes américaines

Edge city : ou ville lisière. Ville située en périphérie près des nœuds de transport qui possède des bureaux, des commerces et quelques sièges sociaux

Gated communited : quartier clos dont l’accès est surveillé.

Gentrification : transformation du profil social d’un quartier d’une population défavorisée à une population aisée.

Ville nouvelle : ville construite en périphérie pour offrir des services aux habitants.

Étalement urbain : extension des villes dans son espace proche.

 

 

La gentrification dans le quartier de Boyle Heights

Article du Point,21 août 2017

À Boyle Heights, un quartier de Los Angeles où la population est majoritairement hispanique, deux « clans » s'opposent. D'un côté, une génération d'artistes et de jeunes branchés en quête d'espaces atypiques, de l'autre une population pauvre historique qui se sent poussée à l'exil devant des changements qu'ils n'ont pas demandés. Tout a commencé un matin lorsqu'Eva Chimento a trouvé mystérieusement ouverte la porte de sa galerie de Boyle Heights, un quartier hispanique de Los Angeles. Une autre fois, la serrure a été forcée. « Et j'ai reçu une lettre d'une artiste qui m'invitait à une réunion d'un groupe de femmes, The Ovarian Psychos (les psychopathes ovariennes) pour parler de la gentrification », le processus d'embourgeoisement des quartiers populaires, explique à l'Agence France-Presse la galeriste brune au large sourire. « Cela a été horrible. Je m'y suis fait insulter. »

Mihai Nicodim, un galeriste voisin, a eu sa porte vandalisée, vu des manifestations perturber ses vernissages, et sa façade a été taguée de messages insultants comme « J'emmerde l'art blanc ». « Et tout ça pendant que j'exposais un artiste chinois. Je représente un Sud-Africain, des artistes du quartier... » s'exaspère celui qui vit à Boyle Heights depuis des décennies et qui est arrivé aux États-Unis comme réfugié roumain sans le sou.

C'est qu'à Boyle Heights, certains ont décidé de se rebiffer contre la « gentrification » de leur quartier. Quelques centaines de mètres plus loin, Irma Aguilar vient de voir son loyer bondir de 1 000 à 1 800 dollars et risque de perdre l'appartement dans lequel elle vit depuis vingt ans. « Que veulent-ils que nous fassions avec des galeries d'art ? Nous n'allons pas acheter de tableaux, notre communauté a besoin d'écoles » ou d'une laverie, s'insurge cette femme au foyer de 43 ans.

Une population pauvre

À Boyle Heights, où presque toutes les enseignes sont en espagnol, « les gens sont très pauvres, c'est l'un des seuls quartiers de Los Angeles où la population latino peut survivre, à cause de la langue » et de la culture, remarque James Rojas, urbaniste, artiste et militant. La gentrification, à travers l'Amérique et en passant par Londres, Paris ou Marseille, commence souvent par l'arrivée d'artistes et galeries en quête de vastes espaces à bas loyers. Puis s'installent des boutiques et des restaurants branchés. À terme, les loyers s'envolent et les habitants d'origine se voient forcés de déménager.

« Historiquement, le centre de Los Angeles était pauvre et ouvrier, les plus riches vivaient dans les banlieues. Mais depuis le début des années 2000, les jeunes gens aisés se réinstallent au cœur de la ville », explique James Rojas. À Los Angeles, en proie à une flambée immobilière et à une crise du logement, le secteur administratif de Downtown, jadis un « no man's land », est ainsi devenu en dix ans l'un des quartiers vibrants du pays. Boyle Heights, à quelques encablures, en est l'extension.

La tension est encore montée avec l'ouverture il y a quelques semaines de Weird Wave Coffee, un café trop « hipster » au goût de certains, accueilli par des manifestations et une vitrine vandalisée. « Nous n'avons pas l'intention d'embourgeoiser le quartier [...], on vend juste du café », soupire Jackson Defa, l'un des trois associés de ce petit commerce au long comptoir et aux murs décorés d'œuvres d'artistes locaux et d'un poster du boxeur philippin Pacquaio.

1) Localiser le quartier de Boyle Heights à différentes échelles.

2) Caractériser le profil socio-économique historique de ce quartier.

3)Quelles transformations subit-il?

4)  Expliquer les raisons de l'attractivité de ce quartier.

 

Du texte au croquis :Londres une métropole qui s'étale et qui est de plus en plus fragmentée