Montrer que le roi et le parlement n’ont pas la même conception de la monarchie.

QUESTIONS SUR DOCUMENT

VOLTAIRE – LES LETTRES PHILOSOPHIQUES OU LETTRES ANGLAISES

 

 

Voltaire, philosophe des Lumières, est contraint à l’exil après une tentative de duel. Il vit alors en Angleterre entre 1726 et 1728. Il apprend rapidement l’anglais. En 1734, il publie ses Lettres philosophiques ou Lettres anglaises. Le Parlement les condamne : « La Cour a ordonné que ledit livre sera lacéré et brûlé [...] comme scandaleux, contraire à la Religion, aux bonnes mœurs et au respect dû aux Puissances. » Voltaire s’exile une nouvelle fois, à Cirez, en Lorraine, chez Émilie du Châtelet. Mais rien de mieux que l’interdiction pour qu’une œuvre circule davantage. 

 

 

DOCUMENT

Lettre VIII – Sur le Parlement 

Les membres du Parlement d’Angleterre aiment à se comparer aux anciens Romains autant qu’ils le peuvent. [...] La nation anglaise est la seule de la terre qui soit parvenue à régler le pouvoir des rois en leur résistant, et qui, d’efforts en efforts, ait enfin établi ce gouvernement sage où le Prince, tout-puissant pour faire du bien, a les mains liées pour faire le mal [...] et où le peuple partage le gouvernement sans confusion. 

La Chambre des [Lords] et celle des Communes sont les arbitres de la nation, le Roi est le sur-arbitre. Cette balance manquait aux Romains [...]. Le Senat de Rome, qui avait l’injuste et punissable orgueil de ne vouloir rien partager avec les plébéiens, ne connaissait d’autre secret, pour les éloigner du gouvernement, que de les occuper toujours dans les guerres étrangères. Ils regardaient le peuple comme une bête féroce qu'il fallait lâcher sur leurs voisins de peur qu'elle ne dévorât ses maîtres. [...] 

Lettre IX – Sur le Gouvernement 

Ce mélange heureux dans le gouvernement d’Angleterre, ce concert entre les Communes, les Lords et le Roi n’a pas toujours subsisté. [...] La Chambre des Communes devint de jour en jour plus puissante. [...] Un homme, parce qu’il est noble ou parce qu’il est prêtre, n’est point ici exempt de payer certaines taxes ; tous les impôts sont réglés par la Chambre des Communes [...]. 

Voltaire, Lettres anglaises, 1734. 

Question 1 : Présenter l’auteur et le contexte (Pour cela, rappeler le régime politique de la France et celui de l’Angleterre) dans lequel il écrit.

Question 2 : Relevez une phrase qui montre que l’Angleterre n’est pas une monarchie absolue.

Question 3 : Rappeler les domaines dans lesquels le roi doit partager ses pouvoirs avec le parlement.

Question 4 : Commentez la phrase soulignée en rappelant les étapes qui ont conduit l’Angleterre à devenir une monarchie parlementaire.

Question 5 : Quels effets peuvent avoir les écrits de Voltaire en France ?